Les larmes de Guayasamín

La Capilla del hombre, projet imaginé par le peintre quiteño Oswaldo Guayasamín peu avant sa mort, m'avait particulierement marquée lors de notre première visiste de l'Equateur en 2008. Je voulais donc partager mes impressions avec Romain, qui n'a pas été déçu (on notera que moi au moins j'ai trouvé la cédille !).

Las Lagrimas de Sangre
(1973)

Dans sa peinture, Guayasamín dénonce la pauvreté, la violence de l'homme et l'amour filial. A ses débuts, sa peinture est apparentée à celle de Gauguin, puis plus tard l'influence des cubistes et particulièrement de Braque et Picasso est marquante. Certains tableaux très durs m'ont rapellé Guernica. Le tableau qui nous a le plus marqué, sans doute à cause de sa violence et de son histoire, est le Lagrimas de Sangre, que le peintre a réalisé en 1973 après avoir appris la mort de trois de ses amis chiliens par le régime de Pinochet : Victor Jara, Pablo Neruda et Salvador Alliende. L'histoire de Victor Jara, illustrée également dans le tableau Los Torturados, m'a particulièrement émue. Lors du coup d'etat de Pinochet, tous les sympatisants d'Alliende ont été arrêtés, dont le chanteur Victor Jara. L'histoire raconte que les militaires lui ont ordonné de jouer de la guitare. Comme il se mit à jouer et à chanter l'air de la révolution, les militaires lui coupèrent les doigts à la hache. On a retrouvé son corps criblé de balles après cela.

Los Torturados (1976)

Après la visite, nous restons un peu sonnés par la violence de la peinture de Guayasamín et son combat pour la paix. Cependant, le luxe de ses villas nous rappelle que c'était un homme comme les autres, avec ses combats et ses contradictions. Romain dit: "en fait il est comme les socialistes Wallons"...

D'autres tableaux, moins violents, nous ont quant à eux plu pour leurs couleurs chaudes et leur sujet plus léger, car Guayasamín savait aussi peindre la tendresse.

La Ternura (1989)

Fanny