Avant toute chose, un petit clin d'oeil aux tintinophiles qui nous suivent (et je sais qu'il y'en a). Dans la collection de vestiges amérindiens du peintre quiteño
Oswaldo Guayasamín, nous sommes tombés sur cette statuette qui n'est pas sans rappeler celle de la tribu fictive des Arumbayas, créée par Hergé dans les aventures de
Tintin et l'
Oreille cassée :
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Á gauche, le totem de shaman découvert dans la collection Guayasamín.
A droite, le fétiche arumbaya de Tintin et l'Oreille cassée |

Et pour rester dans le petit milieu des tintinophiles, notre visite de la
Mitad del Mundo (comprenez "la moitié du monde") s'est déroulée non sans rappeler les touts débuts des 7 boules de cristal et l'expédition Sanders-Hardmuth. En effet, c'est en compagnie d'un groupe de muséologues latinoaméricains que nous avons visité le musée
Inti Ñan, musée indigène qui présente une exposition très intéressante sur les tribus équatoriennes d'indiens d'Amazonie, ainsi qu'une série de petits jeux destinés à illustrer les effets physiques de la ligne équatoriale qui traverse ce musée.
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Totems indigènes le long de la ligne équatoriale |
C'est guidés par une femme descendant de la tribu des
Shuars (les fameux -et uniques contrairement aux on-dits- indiens réducteurs de tête, mieux connus sous leur nom espagnol :
Jivaros) et le directeur du musée en personne, que nous avons pu admirer de nombreux totems indigènes et appris comment, il y a 6 siècles d'ici, les
Incas avaient pu délimiter au centimètre près (!) la ligne équatoriale qui traverse le monde en deux hémisphères. C'est tout simplement les jeux d'ombre lors des équinoxes qui ont permis aux indiens de délimiter cette ligne.
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Véritable tête réduite, vieille de plus de 170 ans ! |
Ci-contre, la tête réduite d'un chef de la tribu ! Il s'agit donc d'une véritable tête que l'on a pu voir grâce au fait que nous faisions partie du petit groupe de muséologues spécialement invités par le directeur du musée ! Cette technique était employée dans le but de garder toutes les connaissances du défunt : on lui cousait ainsi tous les orifices, puis, on accrochait la tête autour du cou ! Il faut de 4 à 8 jours pour obtenir une tête réduite comme celle-ci. Elle se pratiquait encore par la tribu des Shuars voici 70 ans. Aujourd'hui, ils continuent d'exercer cette tradition sur de petits animaux décédés ...
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Fanny entourrée des muséologues faisant face au directeur
du musée |
Ce musée est notre coup de coeur à Quito. Par son contenu mais aussi par le fait que l'on s'est retrouvé dans un groupe de muséologues équatoriens, argentins, brésiliens et guatémaltèques. Tous très sympas, ils ont voulu qu'on fasse plein de phtos ensemble, ils essayaient de baraguiner le français, et un des Guatémaltèques racontait des blagues à longueur de temps ! Ils étaient là pour un séminaire organisé par le directeur du musée. On a donc eu pleins d'informations supplémentaires, des discussions sur la condition indigène dans les autres pays d'Amérique du Sud, tout ça dans une ambiance de collégiens en excursion... Très marrant! C'est ainsi par exemple que nous avons appris que le Président Correa négociait la non-exploitation des ressources pétrolières sur une partie du territoire équatorien en échange de compensations financières octroyées à son pays par les pays les plus pollueurs pour la sauvegarde de la forêt amazonienne.
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L'allée des savants, à la Mitad del Mundo |
À 300 mètres de là, un autre musée aux moyens visiblement beaucoup plus importants relate quant à lui l'expédition entreprise en 1735 par le savant français
La Condamine, membre d'une délégation franco-espagnole partie dans cette région de l'ancien Royaume du Pérou dans le but de calculer un arc de méridien correspondant à la ligne équatoriale. Cette expédition européenne s'est donc approchée à 300 mètres à peine de la ligne physique, chose remarquable pour l'époque mais qui n'aura donc pas tout à fait la même réussite que les tribus indigènes trois cent ans avant !
Pour commémorer cette expédition européenne, un grand monument entourré de pavillons-musées pas très intéressants s'élève au terme d'une large allée bordée des bustes des douze savants membres de l'expédition.
Outre le flot de connaissances, anecdotes et rencontres enrichissantes, c'est aussi un flot de rayons de soleil que nous avons pris en pleine tête !
Le lendemain, de retour à Quito, nous avons profité d'une journée mitigée au niveau météo pour nous mettre à la recherche d'infos concernant la suite du parcours. La journée nous a également permis de faire une petite ballade dans le parc de la
Carolina sous les nuages menaçants venus du Pinchicha et de visiter quelques boutiques d'artisanat andin. Mais on sent comme une effervescence dans la capitale équatorienne et pour cause : le soir-même, l'équipe nationale de football locale joue un match de
qualification pour la Coupe du Monde 2014 au Paraguay ! L'occasion pour nous dans ce pays fou de foot de goûter à la tradition familiale qui consiste à nous installer tous ensemble sur le lit des parents (!) face à la télévision et à regarder le match sur DirectTV tout en mangeant des sandwishes qui nous rappellent les Dagoberts bien de chez nous ...
Enfin, une fois le match terminé et soldé par la victoire du Paraguay 2 buts à 1, nous allons noyer notre "déception" dans un petit bar branché des quartiers chics où nous emmène Damian pour terminer la soirée devant un bon mojito et une bonne cerveza locale. Nous rentrons un peu tard, mais ce n'est pas grave, car demain (aujourd'hui), c'est samedi et on peut dormir ...
Fanny & Romain
PS : pour plus d'informations et de contenu historique sur des sujets traités dans nos articles, nous vous invitons à consulter la liste des liens (au bas de la page).
Fanny va peut-être changer de cap : le recyclage des têtes réduites...
RépondreSupprimerQuant aux compensations financières demandées par Correa pour la non-exploitation du pétrole,la Région wallonnea déjà donné 300 000€ si je ne m'abuse.
Bonne découverte, maaman Cath
Aha la tête !!!!!!!!! Nous c'était pas ballade dans les parcs équatoriens ms ds les fagnes... Moins exotique mais bon, c'était bien qd même :D
RépondreSupprimerA ce rythme, le blog va devenir une encyclopédie! Héhé... Sans déconner, sympa de pouvoir vous suivre "à la trace"
RépondreSupprimerM'est avis que vous cherchez à nous consoler en évoquant de "gros nuages menaçants" : sur toutes les photos parues ici, le ciel est à tout coup merveilleusement bleu ! Mystère... ;-)
RépondreSupprimerMail envoyé !
Pap'