jeudi 29 décembre 2011

Grande victoire!

Aujourd'hui j'ai triomphé! Romain a enfin accepté de couper sa barbe de terroriste de deux mois d'âge. J'en avais un peu marre de ne plus voir son visage... Promis je met des photos d'avant/après dès que possible! Le voilà rajeunit de 10ans, il pourrait gagner le prochain MisterBelgium... Enfin pas sûr que ça existe encore!

EDIT : 04 janvier, voici les photos !

AVANT
APRES

mercredi 28 décembre 2011

Les royaumes de la côte nord du Pérou

Aaah, le Pérou ... Terre promise pour de nombreux archéologues ! Et pour cause : foyer des célèbres Incas, mais aussi d'autres civilisations nous ayant laissé quelques joyaux (architecture, orfevrerie, ...). Quoi de plus normal donc que de vous proposer un petit apercu "archéologique" de nos premières découvertes de cette deuxième étape de notre périple !

A l'instar des civilisations de La Tolita, Valdivia, Manta, Jama-Coaque, etc. en Equateur, la côte semble avoir séduit bon nombre de cultures au Pérou ayant connu un essor plutôt conséquent avant l'arrivée des Incas. Au Nord de l'actuelle Lima (ndla : ville fondée au 16e siècle par Pizarro), trois civilisations ont essentiellement marqué les esprits. Les civilisations Moche (ou Mochica), Sicán et Chimú ont ainsi dominé la côte nord du Pérou entre le 2e siècle PCN et l'arrivée de Tupac Yupanqui qui annonce la domination incaïque sur l'ensemble du territoire nord de l'actuel Pérou. Autant vous le dire de suite, on ne vous parlera pas de la culture Sicán (on a pas pris/eu le temps de visiter les sites associés à cette culture). Par contre, les deux autres cultures valent vraiment la peine de leur consacrer ce premier article "péruvien" !

Culture picturale moche
C'est en effet au deuxième siècle PCN que la civilisation Moche (ou Mochica) a pris l'ascendant sur ses voisines dans la région de l'actuelle Chiclayo (au même moment, sur la côte sud, on retrouvait les Nazca, dont nous vous parlerons plus tard). Cette culture s'est élevée au départ de deux principaux foyers : la cité de Moche (d'où provient le nom) et celle de Sipán (et de leurs illustres seigneurs).

Boucle d'oreille retrouvée dans la
tombe du Seigneur de Sipán
(10 cm de diamètre, il avait de très
grands trous dans les oreilles !!)
De ces deux foyers, il reste essentiellement deux vestiges qui valent la peine de s'y poser quelques heures. En descendant de l'Equateur, notre premier arrêt aura ainsi été le Museo Tumbas Reales de Sipán. On pourrait le résumer en un mot : extraordinaire ! Il s'agit d'un musée récent (2002) particulièrement bien concu, très pédagogique, qui renferme les inombrables trésors découverts en 1987 par son directeur dans la région de Sipán. Il s'agit en fait d'une quinzaine de tombes superposées les unes aux autres (de facon chronologique) et dont les vestiges, datant du 3e siècle, sont incroyablement bien conservés ! Il faut dire que les Seigneurs de Sipán (on en a retrouvé deux) savaient bien vivre ! Ceux-ci furent enterrés selon la tradition moche avec leurs bijoux, couronnes, vêtements de cérémonie, ainsi qu'avec... leurs femmes, des militaires et d'autres personnes pouvant leur être d'une quelconque utilité dans l'au-delà ! Tout est fait de cuivre, d'argent et d'or, ainsi que du fameux coquillage spondylus (utilisé comme monnaie par certaines civilisations amerindiennes).

Le musée propose ainsi au premier étage un apercu de la culture moche (cosmologie, panthéon, agriculture, pêche ...), le tout illustré par des dessins sur poteries incroyablement bien conservées. Ensuite, le premier étage propose la découverte des objets précieux (il y en des centaines !) trouvés dans la tombe du Seigneur. L'étage suivant présente notamment une reproduction de la tombe et de nouveaux objets découverts aux abords de celle-ci. Le dernier étage est consacré aux autres tombes. Notamment le sacerdote (sorte d'éminence religieuse principale) et le "vieux seigneur" de Sipán, aîné du second de... 150 ans !

Plaza de Armas, Trujillo
Un musée époustoufflant donc qui restera une bien belle première accroche du Pérou ! Mais ne nous arrêtons pas ici ! Quelques centaines de kilomètres plus au Sud, aux abords de l'actuelle Trujillo, se trouve l'autre prestigieux vestige de la culture moche : les huacas del sol y la luna, temples (le premier ayant fonction asministrative ; le second une fonction cérémoniale) entourrant l'ancienne cité de Moche. Si le premier ne se visite pas (car actuellement sujet à d'importantes fouilles), le second présente une curieuse construction de type pyramidale. En effet, ce temple a connu plusieurs agrandissements durant son existence (estimée à environs 5 siècles). Et lors de chaque agrandissement, les contours du temples étaient tout simplement recouverts par un nouveau niveau. Pour quelle raison ? On l'ignore ... On ignore d'ailleurs beaucoup de choses sur cette culture ! En effet, par exemple, celle-ci avait pour dieu principal Ai-Aepec, le dieu de la montagne. Alors pourquoi consacrer les deux principaux temples de la cité au soleil et à la lune ? Certains ont des théories parfois farfelues. Ainsi, quelques archéologues prétendent ainsi que la culture moche serait en réalité des colons Aztèques (car l'on retrouve pareilles constructions sur leur territoire au Mexique).
Représentation du Dieu de la montagne de la civilisation Moche
On peut voir sur cette image le 3e niveau mis à jour par les archéologues (en bas) et le 4e niveau (en haut)
Huaca del Sol, centre administratif de la cité de forme pyramidale ayant souffert du temps et de l'érosion.
Toujours est-il que les huacas sont un complément plus qu'intéressant à la visite du musée de Sipán. On y apprend ainsi que la culture moche pratiquait le sacrifice humain (avec tout un ritule de combats opposant deux guerriers, le perdant étant décapité et son sang versé à la terre en guise de fertilité ou ingéré par le sacerdote comme offrande aux dieux). On y apprend aussi la raison de la fin de cette civilisation : El Niño ! Mais aussi de réguliers tremblements de terre et d'interminables crues des fleuves avoisinnants. Devant tant de déchainement climatique et l'impuissance du sacerdote, les Moches s'effacèrent à la fin du 7e siècle, laissant la place à une autre culture qui en profita : la culture Sicán.

Celle-ci aura régné durant trois siècles sur la région. Elle était originaire des Andes et est considérée apparemment comme les descendants/cousins notamment de la culture de Tiahuanaco (on en reparlera quand on sera en Bolivie). Bref ...

Vue d'ensemble des ruines du dernier palais du gouverneur
Chimú. Les losanges représentent des filets de pêche.
Vers l'an Mil, c'est une troisième culture qui prend le pouvoir sur la région : la culture Chimú. Leur capitale, Chan Chan (célèbre aussi pour la fameuse chanson), se trouve non loin de Trujillo et ses ruines en adobe (mélange de boue, d'argile et de sable) sont inscrites au Patrimoine mondial de l'UNESCO. Il s'agissait d'une vaste cité (60.000 personnes y auraient vécu à son apogée) où neuf rois se sont succédés. Chacun d'eux avait édifié son propre palais, et c'est celui du dernier roi, le mieux conservé, que l'on visite aujourd'hui. Celui-ci est s'étend sur plusieurs centaines de mètres carrés et se composent de nombreux espaces. Le style architectural, en adobe donc, est truffé de référence à la mer (on est d'ailleurs à moins de deux kilomètres de la mer) : loutres, pélicans, filets de pêche ...
Bas-relief représentant des loutres, symbolisant l'ouverture de la période de pêche.
La cité bénéficiait notamment d'une certaine avancée technologique importée par les Chavín (on en reparlera aussi plus tard !) : l'irrigation par canaux. Il aura fallu 10 ans aux Incas pour trouver la faille dans le système d'irrigation chimú pour pouvoir soumettre la ville en 1470 !

Une fois Chan Chan tombée, les Incas se sont alors dirigé plus au Nord encore, vers l'actuel Equateur (rappelez-vous Ingapirca) pour étendre leur domination sur tout le nord de l'Amérique latine ... Mais nous reparlerons bien évidemment des Incas plus tard, lorsque notre voyage nous aura mené dans leur capitale historique et emblématique : Cuzco !

Romain & Fanny


PS : Etant donné l'interdiction de prendre des photos dans le musée de Sipán et l'impossibilité chronique des ordinateurs péruviens à lire les cartes d'appareil photo, les images illustrant cet article sont tirées d'Internet, mais montrent toutes des choses que nous avons pu apprécier ...

jeudi 22 décembre 2011

L'Equateur en quelques anecdotes ...

Avant d'ecrire notre premier article sur le Perou, et pour vous faire patienter, nous vous proposons de resumer une autre vision de l'Equateur en quelques anecdotes ... Au-dela des magnifiques paysages, beaux musees et chouettes rencontres vecues, ces anecdotes vont peut-etre vous faire rire, certainement vous faire sourire. Notre but ? Se dire : "c'est aussi ca, l'Equateur ..."!

1. Dans les bus, la musique traditionnelle fonctionne a fond, a n'importe quelle heure du jour ... comme de la nuit !
2. La campagne eletorale ne se fait pas ici par le biais d'affiches, mais le nom des candidats est directement peint sur les murs des maisons !
3. Les femmes allaitent leur bebe dans les bus, dans la rue, dans les marches, dans les bains publics ...
4. Tous les taxis et bus arborent des autocollants "Dieu est sur mon chemin" ! Ce qui leur permet apparemment de rouler tres vite et un peu n'importe comment, "puisqu'on est protege" ...
5. Les bus depassent les voitures, y compris dans les cotes, dans les virages, et aussi quand il y a du brouillard et qu'on y voit pas a deux metres ! De quoi faire monter l'adrenaline des passagers !
6. En ville, on passe au feu rouge, essentiellement de nuit mais bon ("ben oui, si on ne gene personne, ce n'est pas grave ..." (sic)) !
7. Les compteurs electriques sont situes en dehors des maisons, sur les facades, fermes par un simple petit cadenas.
8. Le training est ici un uniforme ... scolaire ! Tant chez les plus jeunes qu'a l'unif ! D'ailleurs, 90% des ecoliers sont en uniforme dans la ville ...
9. 30% de la population vit avec une vareuse de foot sur le dos (La Belgique, un pays de footeux ? Venez-voir ici !).
10. Des qu'il y a des travaux (sur les routes, construction et renovation de batiments publics, etc.), on peut voir une pancarte avec le slogan du president Correa ("La revolicion ciudana esta en marcha") et avec un impressionnant montant des travaux. On voit aussi la tete du president sur les t-shirt, les maisons,... une vraie star! Michel Daerden aurait-il fait des emules outre-Atlantique ?
11. Le sport national n'est cependant pas le foot, c'est l'Ecuavolley, une version equatorienne du volley (3 contre 3 avec un ballon plus lourd qu'on peut porter une demi-seconde ...).
12. Dans les villages, les maisons ne sont pas toujours en dur, surtout dans les villages plus isoles et plus pauvres ... mais il y a toujours une eglise (parfois en bois) ... et un terrain d'Ecuavolley (toujours en beton !).
13. Quand on voyage dans les bus, les bagages sont places dans les soutes ou sur le toit, y compris les poules, les moutons ou les chevres.
14. Dans les terminaux de bus, les rabatteurs crient les destinations a tue-tete. Plus pratique qu'un tableau d'affichage !
15. En ville, une voiture sur quatre est un taxi (statistiques faites par Romain a Quito et Cuenca !)
16. Les films projetes dans les bus sont tous des films de combats, le tout sur fond de musique reggaeton (que le chauffeur a oublie de couper en lancant le film !).
17. A chaque pate de maison, des personnes montent dans le bus pour vendre a boire et a manger le temps d'un arret (puis repartent dans l'autre sens).
18. Et quand le repas est fini, on jette sa bouteille, son assiette ou autre par la fenetre du bus.
19. A la maniere, des vendurs ambulants de hot-dog aux USA, on trouve des cuisines improvisees a chaque coin de rue, sur le trottoir.
20. Quand on tue le cochon, on le decoupe le long de la route, pour esperer en vendre un morceau aux automobilistes qui s'arreteraient ...
21. Tous les hommes de plus de 60 ans portent une casquette et crachent par terre (y compris dans les bus !).
22. Les bus prennent et deposent des passagers n'importe ou; parfois dans un meme village, on peut faire dix arret differents sur une route de 500 metres pour deposer chacun devant sa maison ("faineants !", se permet Romain a voix-basse !)
23. Les taxis de la cote sont des motos-taxis, especes de rickshauws ou le velo a ete remplace par une moto.
24. Pour desengorger la ville, le "pico y placa" de Quito empeche les voitures dont la plaque d'immatriculation se termine par 1 et 2, 3 et 4, 5 et 6, 7 et 8, 9 et 0, de circuler respectivement les lundis, mardis, mercredis, jeudis et vendredis pendant les heures de pointe.
25. Quand on va manger quelque part, le cuisiner se depeche d'aller acheter les ingredients au petit magasin d'a cote ...

Et une derniere pour la route :

26. Les claviers d'ordi sont parfois depourvus d'accents ... (ou bien tres bien caches !)

Sur ce, nous disons definitivement au'revoir a l'Equateur ! Petit pays mais riche en diversite ! Car c'est du Perou que nous vous relaterons tres prochainement nos premieres "vraies" decouvertes archeologiques !

Fanny & Romain

dimanche 18 décembre 2011

Dernière étape en Equateur

Notre premiere expérience de couchsurfing (réseau social de personnes à travers le monde qui prêtent une "couche" aux visiteurs de passage) en temps que personnes acceuillies n'a pas été triste! Je vous raconte...

J'avais pris contact avec Diego pour dormir chez lui à Loja. Arrivés dans cette ville, j'essaye de le contacter : messages, coup de telephone, rien n'y fait ! L'heure tourne et c'est finalement à 20h30 que nous arrivons à le rejoindre. Mais il a beaucoup de travail et ses soeurs débarquent des ïles Galapagos ... Il n'a pas vraiment de temps ni d'espace pour nous. Du coup, il nous emmène chez un de ses amis, Pablo, qui fait aussi partie du couchsurfing. Nous voilà du coup arrivés dans une résidence d'étudiants, un espece de kot, dans lequel il n'y a ni lit, ni matelas, juste deux mètres carrés de carrelages sur lesquels on peut s'allonger nous deux Romain ! Me voilà en train de me faire une pseudo-épaisseur de semblant de matelas avec tout ce que j'ai sous la main : mon hamac, ma veste, mon essuie et même mon sac comme oreiller! Enfin, on a bien rigolé de la situation avec Romain et meme si cette premiere expérience n'a pas été ultra enrichissante, elle nous a permis de visiter la ville de nuit avec toutes les explications de Pablo et de Javier (encore un coucsurfer local croisé dans la rue), notre hôte d'un soir qui est étudiant en architecture et donc qui nous expliquait plein de choses sur les vieilles maisons coloniales de Loja ...

Ce matin, un peu crevés par notre super nuit il faut le dire, nous partons pour Vilcabamba, petit village au milieu de la nature, connu pour la longévité de vie de ses habitants. C'est ici, dans les années 50, que deux Américains ont étudié les facteurs infuencant cette incroyable espérence de vie (beaucoup de centenaires). Si cette espérance de vie ne semble plus etre d'actualité aujourd'hui (occidentalisation?), le village est tranquille, en pleine nature, et est a deux pas du parque Podocarpus. C'est à cheval que nous avons décidé de le visiter !

Hé ben, le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on oublie vite que faire du cheval, ca fait mal au cul! Mais c'était génial. Nous sommes partis avec Manuel, un jeune guide super sympa. Je dois dire qu'une fois ou deux j'ai eu un peu peur: on est très proche du ravin, on a pas de bombe (casque) et le terrain est très très accidenté (mon cheval est d'ailleurs tombé à un moment...). Mais l'expérience valait le coup. Romain a adoré, on aurait dit qu'il avait fait ca toute sa vie! Aucune peur et c'est lui qui redemandait du galop!



Durant la journée, on a pu aussi faire un petit détour d'une heure, à pied cette fois, pour nous retrouver au pied d'une cascade de cent mètres de dénivelé ! Tout mouillés que nous étions pour le retour ! Heureusement, on a pu passer des vêtements secs et c'est passablement épuisés (Remarque de Romain : "c'est pourtant les chevaux qui ont le plus travaillé"...) que nous allons prendre congé de l'Equateur : notre bus pour Piura, première ville au Pérou de l'autre côté de la frontière, part dans quatre heures ... car on voyage de nuit ...



On se revoit donc au Pérou !

Fanny (& Romain pour la fin !)

PS : Vu qu'on a écrit l'article en deux jours, il faut compter que nous sommes déjà dimanche soir ! 18h58 pour être tout à fait complets ...

vendredi 16 décembre 2011

Cuenca, sous la pluie ...

Après notre séjour en Amazonie, nous prenons la direction de Riobamba, "Friobamba" comme certains l'appellent ! Appelation erronnée: nous avons eu un beau soleil et avons pu profiter de cette petite ville coloniale agréable et de ses marchés à haute conotation indigène très vivants. Inutile de vous dire que j'ai les poches pleines d'artisanat. Romain trouve que je suis une acheteuse compulsive...
Quelques maisons colorées de Riobamba.
L'une des places du marché, ici on vend des tissus.
En avant plan, une indienne de la Sierra en costume traditionnel.
Après une nuit donc à Riobamba, nous partons pour Cuenca, ville coloniale elle aussi, inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco, que la famille et moi avions énormément appréciée lors de notre voygae en 2008. A Cuenca, nous coulons des jours paisibles: repos (après déjà plus d'un mois de bourlingage, ça fait du bien), visites, déambulation dans les rues, etc.. Bref on prend le temps de vivre, de visiter, de cuisiner, de regarder l'artisanat... Tout ça sous la pluie, qui tombe continuellement!
La vieja catedral sous une pluie battante !
A Cuenca, nous resterons en tout six nuits, peut-être un peu de trop mais l'essentiel aura été de nous reposer avant d'attaquer le Pérou ! Cela dit, même si on s'est pas mal concentrés sur l'artisanat, on n'a pas fait non plus que glander !! Ici, le produit typique, c'est le chapeau dit "Pánama", qui comme son nom ne l'indique pas est la grande spécialité de la région ! En fait, leur nom provient des ouvriers ayant creusé le canal de Pánama, qui utilisaient ces chapeaux pour se protéger du soleil, les faisant ainsi connaître dans le monde entier ! Ces chapeaux sont réalisés entièrement à la main et utilisent comme matière première une plante de la famille des palmes.
La fabrique de célèbres Pánamas de Francisco Paredes Herrera.
Romain se repose devant un bon cappuccino pendant que la pluie s'abat sur Cuenca.
Et puis, à quelques 80 km de Cuenca, se trouve le site archéologique inca le plus réputé d'Equateur : Ingapirca. Ce mot quechua signifie "mur de l'inca". C'est à nouveau sous une pluie battante que nous avons fait la visite de ces quelques pierres qui sont assez pompeusement appelées le plus beau site archéologique du pays !
Fanny rit devant les ruines... avant que la pluie n'arrive !
Le temple du soleil sous un ciel de plomb.
Digne d'une drache nationale belge !
Nous avons également pu bénéficier malgré tout d'un peu de soleil à certains moments de la semaine. Cela nous a permis de voir la nouvelle cathédrale, symbole de la cité, ainsi que de flâner sur les petits marchés des villages alentours de Gualacéo, Chordeleg et Sigsig.
La nouvelle cathédrale en pierre rouge et ses dômes bleus et blancs
Fanny dans les travées du narché aux fruits et légumes de Gualacéo
 Et puis le soleil nous aura aussi permi d'admirer les belles maisons coloniales qui bordent le Rio Tomebamba qui coupe la ville en deux (partie historique / partie moderne).


Sur ce, nous vous laissons, nous quittons Cuenca aujourd'hui-même pour Loja, avant de passer prochainement la frontière du Pérou !

Fanny & Romain

samedi 10 décembre 2011

Une semaine dans la selva parmi les kichwas

¡Alipuncha! C'est le bonjour en Kichwa (Quechua en espagnol). Après une semaine d'attente, vous êtes peut-être impatients de connaître notre aventure dans la forêt amazonienne, loin du confort de notre vie occidentale et entourés de paysages somptueux et d'animaux bizaroïdes...

Après 7h de bus pour parcourir les trajets Quito-Tena, où commence l'Oriente (Amazonie) et Tena-Ahuano, nous embarquons dans une pirogue sur le fleuve Napo, puis nous marchons à travers la fôret jusqu'a rejoindre la communauté de Río Blanco, au sein de laquelle nous allons séjourner. On est d'abord accueilli par un orage ( n'est pas dangereux de marcher dans une forêt quand il tonne?) avant d'être accuilli par la famille Yumbo: Veronica et Ventura, les parents ont 7 enfants, dont 3 vivent à Río Blanco: Javier, Ilver et Shila, la petite dernière de 3 ans. La maison est en bois, avec beaucoup de trous et beaucoup d'insectes, sans fenêtres (comprenez : sans chassis ni vitres), et la cuisine se fait au feu de bois. Depuis un mois, la famille bénéficie de 2-3 heures d'électricité par mois, depuis que Ventura a acheté un petit groupe électrogène qui permet d'éclairer la cuisine et l'atelier pendant l'heure du souper (la nuit tombe à 6h ici). Le rez-de-chaussée sert d'atelier et de rangement du materiel (outils, bois,...) et accessoirement de poulallier. Hé oui, tout est ouvert donc les animaux peuvent entrer, tant les poules que les serpents...
La maison de la famille qui nous accueille
Fanny en extase devant les murs en quasi papier-maché
Javier et 2 de ses boas constrictors !
Lors de notre première ballade avec Javier et Ilver, nous trouvons un caracol (escargot) gros comme ma main! Veronica l'a cuisiné (après l'avoir ébouillanté vivant). D'habitude je ne suis pas très difficile avec la bouffe (pas encore malade depuis un mois, touchons du bois, alors que je n'hésite pas à mager et boire dans les buis-buis), cette fois j ai vraiment eu du mal à avaler l'escargot. Faut dire que l'aspect "boyaux" et surtout intérieur des boyaux ne mettait pas l'eau à la bouche; et la bave et le côté caoutchouteux ne m'ont pas encouragée à achever tout le plat (j'ai donné la fin discrètement à Javier, pas mécontent d'en avoir un peu plus).
Romain s'apprête à manger notre première "rencontre"
Pendant cette semaine, nous avons alterné travail et loisirs: récolte du cacao, de la yuka (manioc), du maïs, de coeur de palmier et des fruits de la selva (uvas, guavas, ananas, bananes, papaye), orpaillage, pêche, cuisine, baignade, artisanat... et même menuiserie! En recoltant le cacao, Javier parvient à attrapper un armadillo. Très bon quand il est grillé! Shila, à 3 ans, est déjà capable de récolter la yuka, de chercher de l'or et de balayer la cuisine!
Javier explique à Fanny comment récolter le cacao

Veronica casse les coques de cacao tandis que Shila mange la pulpe des grains

Retour des "cultivateurs", machette à la main et paniers remplis

Ilver et Romain portent les paniers à la manière kichwa

L'armadillo, deuxième rencontre bizaroïde, deuxième souper !

Fanny s'est évidemment essayé à l'orpaillage (et a trouvé la plus grosse paillette !)

Romain se met à la pêche (et il prendra trois poissons-chats !)
Niveau cuisine, justement, j'ai appris à éplucher les patates avec un couteau énorme et ce dans le noir (eh oui, en attendant que Ventura lance le groupe électrogène, on se débrouille comme on peut à la lueur d'une simple bougie), à étriper un poisson, à cuisiner la banane plantin, à cuisiner des poissons de rivière minuscules... Ca m'a rappellé quand Brice pêchait des poissons qu'on donnait à manger au chat car ils étaient tout petits. Ici rien ne se perd, tout se mange! On mange des poissons de 5 cm de long; on croque les os du poulet pour en dévorer la moëlle. Petite anecdote: je brosse la cuisine après avoir broyé du maïs pour en faire une boisson (j'en avais mis partout) et je demande à Veronica s'il y a une ramassette. Elle me répond: "mets les crasses à travers les trous du plancher, pour les poules..."
Romain, Javier et Ilver déjeunent dans la cuisine ...

Préparation de la chicha (alcool à base de yuca)

Fanny broye le maïs pendant que Veronica s'occupe de ses casseroles sur le feu

Ilver prépare la soupe
La séance de menuiserie n'était pas triste non plus! Je vous raconte... Pour la grande assemblée qui aura lieu en janvier, la communauté a besoin de nouveaux bancs. Du coup tous les hommes, et moi, s'y sont mis. En tout, on a fait 20 bancs et une table, et ce en une matinée. Par contre, mon prof de menuiserie deviendrait fou ici! On cloue, scie et tronçonne à... pieds nus. Alors finalement ne pas scier d'équerre n'est pas vraiment une priorité...
Dans l'église du village transformée en atelier de menuiserie, les bancs se multiplient rapidement
Pour ceux qui cherchent un bon moyen pour arrêter de manger du chocolat, lisez ceci : savez-vous que quand on récolte le cacao, chaque cosse de cacao passe d'abord par la bouche d'un des cultivateurs? Et oui, autour du grain, il y a une pulpe un peu sucrée que l'on suce avant de rejeter la fameuse graine, qui ensuite va fermenter pendant plusieurs jours au contact de divers insectes... Et l'odeur âcre qui se dégage de la fermentation du cacao (Veronica l'a fait sêcher devant la fenêtre de notre chambre, sur le plancher) ne donne pas l'eau à la bouche. Enfin il me faudra plus que ça pour ne pas mager de chocolat...

Ce séjour dans la selva m'a donné la bouffée d'oxygène dont j'avais besoin. Quel plaisir de vivre en groupe, de manger ce qu'on a récolté, de revenir aux choses simples de la vie finalement.
Ventura et la petite Shila reviennent au village

La petite Shila et sa grande soeur d'une semaine

Cependant, la vie est parfois difficile au sein de la communauté. Les conditions sont rudes. Veronica, 48 ans, âge de ma maman, en paraît 20 de plus. Sa maman, 98 ans, vit alitée depuis 4 ans dans la maison d'à côté; elle ne peut plus bouger et ici les chaises roulantes n'existent pas. Et puis il y a l'histoire de Carmen, mon âge, qui me raconte son histoire la larme à l'oeil. Déjà maman de deux petites filles de 8 et 6 ans, elle ne trouve pas sa place entre l'envie des conditions de vie de la ville et la vie au village qu'elle a quitté il y a longtemps avec ses coutumes et traditions qu'elle oublie peu à peu avec son compagnon macho. Elle est revenue vivre au village, faute de trouver du travail à la ville, et a laissé ses deux petites filles à sa maman, car selon son compagnon (elle insiste : ce n'est pas son mari, il ne veut pas se marier), l'enseignement dans le village n'est pas bon. Sa lueur d'spoir : aller vivre dans la région de Manabi (province du sud-est du pays où l'on retrouve notamment Puerto Lopez et le parc Machalilla), d'où vient son compagnon, et ouvrir un petit commerce là-bas. Elle se rassure elle-même: "ce sont des gens bien, sa famille, ils ont une voiture..."

Fanny

PS : une dernière anecdote pour la route ... et en parlant de route : quand les pluies diluviennes s'abattent sur le village (comme c'est arrivé mardi soir), voilà ce qu'il peut arriver ... :
Le rio a tout emporté sur son passage... même la route !