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Joyeux Noël, depuis Huaraz ! |
Huaraz, ville perdue dans les montagnes à 3090 mètres d'altitude. Notre cible pour passer Noël, car ici, contrairement à la côte du Pérou, c'est l'hiver ; et de toute façon Noël sous 25 degrés, c'est pas vraiment Noël ...
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La Cordillera Blanca, derrière Huaraz |
Pour notre premier jour, le 24 décembre, nous partons visiter le site archéologique de
Chavín de Huantar (site de ruines et galeries souterraines inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO, daté d'environ 800 ACN, soit avant la fondation de Rome !
Qui a dit que l'Amérique commençait avec Christophe Colomb ??) avant que tout ne ferme pour Noël. Déjà, première surprise : ici quand c'est les fêtes, les compagnies de bus, tellement demandées, font flamber les prix ! Noël, c'est le moyen de se faire du fric ; sur les touristes passe encore, mais sur les pauvres gens qui ont juste envie de retrouver leurs familles, je la trouve un peu mauvaise. Pas vraiment le ressenti de la magie de Noël ...
Le village de
Chavín heureusement vaut le détour. Rien que le trajet pour y parvenir est une aventure! Montagnes, glaciers, ravins, lagunes,... paysages époustoufflants qui forment la partie sud du
Parque national de Huascaran. Les maisons coloniales du village rivalisent quant à elles de couleurs, à l'image des costumes traditionnels portés par les femmes (foulard, jupe, chemisier, chapeau rose, bleu, vert fluo,...).
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Le Parque Huascaran sous les nuages grondants au retour de Chavín |
En revenant de
Chavín, je suis étonnée de trouver Anita, la "maman" de l'auberge, seule au fourneau pour préparer le repas de Noël pour tous les convives ayant répondu favorablement à l'invitation (nous sommes 15 !). Les membres de la famille sont absents ; les hôtes sont devant la télé écran géant à regarder Forrest Gump. Pas vraiment l'esprit de Noël que j'aurais espéré non plus, d'autant plus qu'au même moment, en Belgique, les cadeaux sont sans doute en train d'être échangés, les bouches sont surement remplies des bons toasts de mamy, et l'odeur des fondues au fromage qu'elle a préparées la veille doit arriver tout doucement aux narines... Qu'à cela ne tienne, je me mets à proposer mon aide à Anita; et toutes deux nous voilà à préparer le repas pour près de 20 personnes (bon quand même, la dinde, on a été la chercher chez le traiteur). Petit souper très bon et sympa, qui m'a fait paraître moins triste la longue distance qui nous sépare du cocon familial. Quelques fous rire avec Romain aussi, notemment au sujet des "Naturopathes" (c'est comme ça qu'ils se désignent) français rencontrés lors du souper. "Naturopathe" ça ne voudrait pas dire malade de la nature? Après quelques petites recherches, le terme serait un barbarisme signifiant qu'il s'agit de personnes recherchant l'équilibre corporel par le biais de moyens naturels ... Tout un programme ! Enfin ils n'ont pas choisi cette appelation, et en soit la médecine par les plantes a des mérites. Mais bon je ne vois pas vraiment en quoi l'abstinence sexuelle va les aider, ni le fait de monter à 4800 mètres sans manger ni sucre ni graisse... Au moins, ils auront égayé notre soirée ...
On leur en veut quand même, car le lendemain, sur leurs conseils, on part pour les thermes de
Chancos, apparemment des piscines et bains thermaux très naturels, très authentiques ... avec bains de plantes, saunas au contact de la roche... Oui enfin pour nous les thermes se résument à une pièce en béton avec un semblant de mur de roche qui sent le pipi ... Pas vraiment féérique...
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Devant la lagune Llaganucho
avec deux compagnons du jour |
Faute d'avoir organisé une randonnée de plusieurs jours dans les montagnes (on nous l'a fortement déconseillé, à cause du temps qui laisse une brume quasi permanente sur les sommets, de la neige et de la grêle), nous partons le lendemain en rando d'une journée. Après quelques (beaucoup!) d'efforts, nous arrivons enfin aux 4800 mètres tant rêvés et nous ne sommes pas déçu, la vue est magnifique! Au milieu de la Cordillera Blanca, nous grimpons pour rejoindre la Laguna 69 du Parque national Huascaran qu'entourent Huaraz et Chavín, la plus belle (il y en a 250 en tout !).

Sur place, on rencontre un autre groupe de randonneurs : un Israélien ex-soldat de Tsahal parti aux States conférencer sur les réalités de terrains des soldats en temps de guerre (tout un programme mais un type finalement aussi ouvert que ne peut l'être un Israélien : il prône la création d'un Etat palestinien, mais trouve que ce sont les Palestiniens qui font échouer systématiquement les négociations ...), puis plus loin nous rejoignent une Américaine du Colorado plutôt discrète, une Brésilienne plutôy sympa et un... Sud-Koréen avec lequel Romain converse notamment sur la signification des noms de joueurs de foot hollandais (!!). Ainsi qu'un autre représentant du "peuple élu" qui propose à Romain un café. Pas sur qu'il ait bien fait bouillir l'eau de la lagune, car durant les deux jours suivants, Romain ne se sent pas très bien... Et c'est peu de le dire !
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Devant la Laguna 69, d'un bleu éclatant, presque turquoise ! |
Fanny (& Romain pour quelques petits ajouts ci-et-là)
PS: Jeff, au moins avec cette article, tu as une idée de l'état diarrhétique de Titi ...
Pas vilaine cette lagune. Et le cadre n'est pas mal non plus.
RépondreSupprimerSuis-je mauvaise langue si je dis que les Naturopathes ont comme circonstance atténuante d'être français ?
Non, on les aime bien quand même nos voisins français...
Vos photos sont super!
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