Aprés l'Équateur et le Pérou, nous nous attaquons à présent à notre troisième pays andin, un autre membre du
Vice-Royaume du Pérou puis de la
Grande Colombie, le pays connu pour sa feuille de coca, ses lamas et ses mines d'argent : la
Bolivie !
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Bienvenue en Bolivie, sur les bords du Lac Titicaca ! |
Un pays connu également pour toutes les merveilles naturelles qu'abritent les différentes parties de ce pays. Nous vous le racontions récemment, nous avons donc franchi la frontière entre le Pérou et la Bolivie du côté de
Kasani (là où Fanny a connu les péripéties que vous savez). Conscients du fait que vous ne maîtrisiez pas encore totalement la géographie bolivienne (nous non plus !), une petite présentation de cette région s'impose !
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File devant le bureau de douane bolivien à Kasani,
passage obligatoire pour entrer sur le territoire |
En réalité, cette frontière correspond grosso modo aux eaux du
lac Titicaca. Eh oui, le plus grand lac en longueur d'Amérique du Sud mais également le lac navigable le plus haut du monde (3.812 m) fait office de délimitation des deux États andins, avec la majeure partie de sa superficie qui se trouve sur le territoire bolivien.
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Le Lac Titicaca est tellement grand qu'il se perd dans l'horizon ! |
Et la première ville située du côté bolivien de la frontière en venant de
Cuzco (via
Puno), c'est
Copacabana ! Rien à voir avec la célèbre plage du Brésil, quoique ... La légende veut qu'un marin égaré sur le sable et originaire de la petite bourgade aymara (population indigène locale) de Copacabana en Bolivie (vachement égaré donc !) pria la Sainte Vierge de lui permettre de rentrer chez lui, ce qu'elle accepta. La plage fut ainsi baptisé en mémoire de ce
Ulysse andin ! Mouais ... Toujours est-il que l'appellation Copacabana semblerait trouver sa première apparition sur les berges du lac Titicaca.
Sur les berges justement, on retrouve une plage de gallets qui pourrait être vraiment belle s'il n'y avait pas autant de déchêts la jonchant, encerclés eux-mêmes par les centaines de
Paceños (habitants de
La Paz) en villégiature et les hordes de touristes Argentins en vacances de Noël (et croyez-nous, ils foutent un de ces b***** !!).
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La plage de gallets de Copacabana |
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L'un des rares endroits plus ou moins propres ...
et sans trop de Paceños ! Mais on est un peu à l'écart de la ville ! |
D'ailleurs, la présence de tant de Paceños s'explique par la coutume locale de faire baptiser... sa voiture ! Oui, oui : sa voiture ! On arbore ainsi des fleurs partout, on asperge la carrosserie de mousseux (! Pauvres, les Boliviens ?), puis le prêtre (hem ... on en rit encore) jette de l'eau bénite sur la voiture, le moteur, les siège, le volant ... et enfin, on fait péter quelques pétards à côté de la bagnole et le rituel est fini !! Avouez que c'est quand même un peu étrange ... !
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On le voit : le "prêtre" baptise le moteur de cette voiture à
l'aide d'eau bénite !! Vraiment n'importe quoi !! |
Néanmoins, le paysage reste fantastique, grâce notamment au ciel bleu entrecoupé de nuages qui s'étendent sur plus de cent kilomètres à l'horizon. Les couchers de soleil (quand la pluie et les nuages le permettent : nous sommes en saison des pluies, rappelez-vous, et le beau temps continu de Cuzco a laissé place à des averses importantes entrecoupés (parfois beaucoup) de rayons de soleil) sont somptueux. Surtout de l'île du Soleil.
Cette
Isla del Sol est très courue des touristes (et donc de nos amis Argentins, facilement reconnaissables à leur allure recherchée d'
artistes-bohême (ou disons-le carrément : de
clodos paumés !). Trop. Alors, sommes-nous blasés des paysages grandioses ? Commetrions-nous ce crime ? Ben, faut croire parce que nous, l'île, on l'a pas trop appréciée. Pourtant, on doit reconnaître qu'elle offre de magnifiques points de vue.
Peut-être avons-nous aussi été échaudés par la propension des locaux à tenter (et à réussir !) de nous arnaquer ! Car cette journée aura été
la journée-galère de notre voyage (ne le crions pas trop fort, y'en aura peut-être d'autres !) ...
Cela a commencé dés le matin : au moment de quitter l'hotel, on s'aperçoit qu'on s'est fait bien avoir par la proprio, pourtant très gentille (et désolée pour nous) au demeurant ! Qu'on vous explique : dans les deux guides sur lesquels nous nous basons pour nos choix d'hébergement, les habitations y sont référencées à partir de 25 BS par personne. Lorsque nous sommes arrivés, à la question de Romain de savoir "
¿Cuanto valle la habitación matrimoniale?", la dame a répondu "
Cinquenta bolivianos". 50 donc. Cela fait ainsi 25 par personne, ce qui correspond aux prix des guides. Parfait. Et au moment de payer nos deux nuits, au lieu de nous réclamer 100 BS, elle nous en demande le... double ! C'était 50 bolivianos... "par personne, dans une
habitación" (une chambre) ! Pas d'autre choix que de se soumettre au sourire niais de la patrone ... Cela ne faisait que commencer ...
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Malgé les galères, Fanny garde le sourire sur l'Isla del Sol |
Pour se rendre sur l'île, vous avez deux possibilités : passer par une agence ou négocier directement avec le capitaine d'un petit bateau. Les prix sont parait-il sensiblement les mêmes mais si on passe par le capitaine directement, c'est lui qui se met directement tout l'argent en poche. On choisit donc cette solution en se disant "
ça fait plus communautaire et les agences ne s'en mettent ainsi pas pleins les fouilles sur le dos des pauvres locaux" ... Tu parles ! Le seul capitaine qu'on a trouvé sur la plage nous donne son prix (25 BS) que nous acceptons sans marchander (on avait lu entre 20 et 30 dans les guides, on est pas des rats non plus). Et v'là-ti pas que le gusse nous demande de le suivre et nous amène... dans une agence pour nous donner nos tickets et nous faire payer les 25 BS par personne (en plus, on s'est aperçu par après que le gusse travaillait en réalité pour une autre agence !!) ! Bon, on se dit : "
tant pis, c'est lui le con dans l'histoire !". Ben non ... Une fois dans le petit bateau en route pour l'île, on se renseigne autour de nous ... On a donc payé 25 BS par personne, soit 50 BS pour nous rendre sur l'île ... Les premières dames à qui l'on demande, des touristes boliviennes en habits traditionnels qu'on avait prises pour des habitantes de l'île, nous informent qu'elles ont payé 20 BS par personne... pour l'aller ET le retour ! Nous c'est un aller simple ... Bon, on se dit qu'elles ont bénéficié d'un tarif pour locaux. Les suivants qu'on interroge, deux touristes allemands, terminent de nous abattre : ils ont payés 15 BS l'aller-retour ! A la fameuse agence où le gusse nous avait emmenés !
Arrivés sur l'île, on commence la ballade et PAF : deux bonnes femmes sortent de derrière un fourré pour nous réclamer le droit d'entrée dans la communauté ! 5 BS supplémentaires par personne auxquels on ne peut échapper ... Ca commence à bien faire .. Heureusement, on tombe sur deux alpagas tous mignons que Romain prend innocemment en photo ... Erreur !! Une gamine de 10 ans à peine fond sur lui pour lui réclamer les 5 BS paraît-il d'usage lorsque l'on prend une photo !! Elle en aura eu 2,50, pas plus (oui-oui, on devient tout doucement rat !). On s'extirpe rapidement de cette communauté d'avares pour gagner les sommets de l'île et commencer enfin notre ballade. On fait pas deux kilomètres qu'on tombe sur la deuxième communauté de l'île ... vous avez compris ... on aura ainsi payé 20 BS par personne pour simplement marcher sur l'unique sentier de l'île !
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Les mignons alpagas qui nous ont coûtés 2,50 BS !
Avec leur "gardienne" derrière ... |
Arrivés au Nord de l'île (on avait débarqué au Sud), on tombe sur une belle petite plage où fleurissent des tentes de tout côté ! Nos amis argentins ... Toutes les chambres d'hotes sont occupées (même si on ne l'apprendra que sur le bateau du retour). C'est truffé de jeunes
hippies hispanophones aux cheveux rasés seulement sur les côtés du crâne et jouant (particulièrement mal) de la guitare en buvant des bières ! Nous qui avions pensé dormir sur l'île pour profiter des coucher et lever de soleil, décidons alors de repartir.
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L'ìle est belle, certe, mais Romain semble contrarié ... |
Le hic, c'est qu'il n'y a plus de bateaux quittant le Nord de l'île pour aujourd'hui, à l'exception d'un, qui s'apprête à lever l'encre pour rentrer au Sud de l'île (d'où le dernier bateau repart à 16h ... il est 15h15 et il y a 40 minutes de navigation entre les deux côtés !). On fonce dessus ! Sauf que, bien que le capitaine du bateau accepte de nous prendre à bord contre 4 modiques BS par personne, on n'a pas le droit ! En effet, il existe(rait) une sorte de compagnie ou d'union des marins du Nord qui opère un strict monopole sur cette partie de l'île ! Et comme nous n'avons pas de billet aller-retour, nous sommes parait-il obligés d'en acheter un chez cette compagnie qui nous demande 25 BS par personne ... pour aller de l'autre côté de l'île ! On n'a pas le choix, la compagnie empêche le bateau de partir tant qu'on en descend pas !!! Donc, aprés plusieurs tentatives de négociation avec le représentant de cette compagnie nommée
Union Marinos (au départ, ce voleur nous demandait 100 BS par personne !!) et aprés aussi avoir "récoleté" d'autres touristes piégés comme nous (3 Chiliens, 3 Français et 6 Argentins), nous voilà enfin partis, quasi fauchés, pour la partie sud de l'île où le dernier bateau de 16h va parait-il nous attendre ... Il est 15h50 quand on démarre ...
Bref, on arrive finalement à 16h30 à hauteur du bateau qui nous avait effectivement attendu (ouf !)et qui nous demande 20 nouveaux BS par personne comme condition
sine qua non pour monter à bord ! On n'a pas le choix, on s'exécute (impossible, on vous rappelle, de dormir sur l'île : pas de tente, plus de place chez l'habitant et de toute façon le quai où nous sommes arrivés est perdu dans une crique déserte, la pluie revient, le froid est là : la m**** quoi !) !
On rentre finalement, dégoûtés, à 17h50 à
Copacabana. Pas question de rester dans cette ville d'arnaqueurs et nous cherchons aprés un bus pour
La Paz (qui est à trois heures de route). Seulement tous les bus pour la journée sont complets ! Heureusement, on n'est pas les seuls à vouloir/devoir rentrer sur La Paz et Romain persuade un conducteur de
taxi-combi (en Bolivie il s'agit de minibus de 14 places) de reprendre le chemin de La Paz, chose qu'il accepte pour, cette fois, un prix normal : 40 BS par personne (contre 35 en bus régulier). Il est quasi 19h quand nous nous mettons en route, direction : la capitale.
On arrive donc finalement entre 22 et 23h à
La Paz. Les 4 premiers hotels que nous tentons affichent complets. Fatigués et surtout énervés par cette rocambolesque journée, on a d'autre choix qu'accepter le prix imposé par le cinquième hotel que nous visitons et qui nous réclament 140 BS pour la dernière chambre qu'il a de libre ...
Au finale, cette journée que nombreuses personnes recommandent, à savoir "profiter" d'une ballade sur l'Isla del Sol, ben nous, on l'a hônnie !
Mais bon. Nous sommes désormais à La Paz, capitale la plus haute du monde (3.660 m), et un nouveau jour se lève déjà ! Nous commençons par trouver un autre hotel moins cher puis prenons le meilleur petit déjeûner depuis le Cafe de la Vaca en Equateur il y a quasi 3 mois ! Cela s'appelle le
Pepe's Cafe Bar (ou quelque chose d'approchant) et si vous passez un jour à La Paz, vous devez y faire une halte pour y prendre le
Desayuno Trekking ! Et puis comme le dit Fanny : "
enfin un vrai café !" ...
Romain & Fanny
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La plage de Copacabana, version bolivienne,
aux accents provencaux avec ses pins ! |
PS : Toutefois, une chose utile à savoir : le coût de la vie en Bolivie est encore moindre qu'au Pérou. Toutes ces dépenses occasionnées par cette journée-galère ne sont que minimes pour des Européens compte tenu du taux de change : 10 BS = 1 €. Les Boliviens jouent évidemment là-dessus. Mais bon, on n'a aussi pu bénéficier de ce tarif excessivement bas puisque nous avons pu manger un menu du jour (les fameux almuerzos) pour 12 BS, soit 1,20 € par personne pour une soupe à la quinoa, une truite frite avec riz et frites et une banane en guise de dessert ! C'est donc, vous l'aurez compris, essentiellement l'idée d'être impuissant face à l'arnaque qui nous a foutu la journée en l'air ...
Et peut-être que la voiture après avoir été bénie passe au contrôle technique du premier coup,pas comme une certaine Renault Clio dont l'ampoule de phare était mise à l'envers...
RépondreSupprimersi ça marchenrapportez-nous un peu d'H2o Bnite
Bien joué Renault ! Moi qui hésitait à rester chez eux, ette fois, la messe est dite !! Haha
Supprimeraha la clio... génial...
RépondreSupprimerUn rapide calcul montre que vous avez claqué environ 650 BS en une journée ! Consolez-vous : ici, un A-R Huy-Liège en train + steak-frites salade et un litron de rouge en face du Perron vous aurait coûté (au moins) la même chose.
RépondreSupprimerMAIS vous n'auriez pas navigué (3 bateaux !), ni vu des paysages magnifiques, ni côtoyé de petites indigènes souriantes ou de sympas hôtelier(e)s (2 nuits d'hôtel !), ni mangé sainement, ni... ;-)
Pap'
Et dire que je viens de sortir ma voiture du garage ... si vous pouvez encore en avoir, je suis preneur pour qqs litres d'eau aussi ;-)
RépondreSupprimerLes photos son encore et toujorus magnifiques !! Amusez vous encore bien
M
Je comprends que vous l'ayez eu mauvaise. Comme première expérience (de la Bolivie), on peut mieux faire (et puis vous quittiez le Pérou avec, me semble-t-il, un sentiment très positif donc la transition est assez sèche).
RépondreSupprimerMais quel ciel !
Et c'est moi ou les lamas sont assez petits en fait ? Je m'étais déjà fait la réflexion sur l'article précédent.
Sinon, je trouve que le port de la casquette n'aide pas le "prêtre" à gagner en crédibilité. Enfin vu le rituel dans lequel il officie, on la lui pardonnera !
Ce ne sont pas des lamas, mais des alpagas (pas pareil ! et encore, on n'a pas encore parlé des vigognes ... les alpagas sont plus "poilus" et plus petits). Par contre les lamas de Machupicchu me paraissaient avoir une "bonne" taille ...
SupprimerAh oui, effectivement.
SupprimerPar contre, à Cuzco (le jour de la Saint-Sébastien), c'était bien un lama, non ? Il a plus le gabarit d'un poney celui-là...
Je les pensais plus imposants.
Allez, restez optimistes ! Vous étiez dans une région touristique et il est compréhensible que les gens de l'endroit profitent du système (même les petites filles ...). Et il est vrai que d'après les photos, cette partie du lac et l'isla ne présentent rien de spécial ni d'enchanteur. Vivement donc la suite de vos aventures !
RépondreSupprimerOuais. Rebelote pour Tiwanaku ! Sinon La Paz c'est très chouette ! On en reparle dans un prochain article ...
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