mercredi 25 janvier 2012

Cuzco, fille des Incas et des Espagnols


Bon, revenons un peu en arrière ! Après vous avoir fait (peut-être) saliver avec Choquequirao et Machupicchu, il est temps de vous toucher un mot de Cuzco, ancienne capitale de l'empire inca, ville inscrite au Patrimoine mondial de l'UNESCO et l'une des principales places culturelles et touristiques du continent, voire du monde ...
Le centre historique de Cuzco présente des allures
de villes italiennes qui rappellent notamment Sienne
C'est en effet au départ de Cuzco que nous avons réalisé nos deux formidables expériences "incas" (le terme officiel serait "incaïque", mais c'est moche, on néologisera donc !), après avoir tout d'abord pris la température de la ville. Celle-ci fait le lien quasi parfait entre architecture et culture inca et coloniale. Pour preuve, le Quorikancha (le Temple du soleil) abrite les murs à l'architecture inca si particulière, recouverts par le cloître et les murs de l'église du couvent de Santo Domingo, érigé sur les fondations-mêmes du temple par les Espagnols au lendemain de la conquête.

Sous le cloître de Santo Domingo, on peut apercevoir les
murs du Quorikancha conservés par les Espagnols
Fanny s'informe dans le cloître de Santo Domingo,
face aux vestiges incas étonnemment bien conservés !
Devant le couvent, le jardin du Quorikancha a gardé
quelques traces du passé inca de la ville avec, notamment
le système d'irrigation et quelques pierres ...
Une fois dans le jardin, on peut vraiment comprendre
le principe des constructions coloniales (l'église du
monastère ici) sur les fondations et murs incas !
Autre site majeur de la ville, la Plaza de Armas, entourée de maisons aux balcons coloniaux et sur laquelle on trouve les deux plus grandes églises du pays : la Cathédrale et la Compañia. La première est une église imposante fondée par les colons espagnols dans laquelle on retrouve toutes sortes d'oeuvres faisant le lien entre l'art religieux baroque espagnol et les influences incas (ayant donné le courant dit de "l'école cusquénienne").
Fanny aime les illuminations de la Plaza de Armas
et de ses maisons coloniales fournies en balcons
La cathédrale, imposant édifice sur la Plaza de Armas
Devant la cathédrale, la Plaza de Armas offre un peu de verdure
à ses citoyens... et ses touristes !
La seconde, bâtie par les Jésuites sur les fondations du palais de l'empereur inca, présente l'une des façades les plus impressionnantes et les plus recherchées du continent.

La Compañia, (dans le dos de Fanny sur la
photo prise en soirée, plus haut ...)
Ces deux églises symbolisent la victoire espagnole bien qu'aujourd'hui les fêtes et autres processions (très régulières !) sont teintées d'influence inca.
Une autre église de Cuzco : Santa Clara
Tout comme la bouffe !

Nous ne pouvions en effet pas quitté le Pérou sans goûter au cuy (animal totémique des Incas), espèce de cochon d'inde que l'on mange asado (grillé), al horno (au four), etc. C'est toujours avec Nico et Juana que l'on quitte le centre touristique de Cuzco pour un restaurant typique conseillé par un taximan (et il l'a promis, ce n'est pas le restaurant d'un de ses amis mais simplement son lieu préféré pour le cuy !). Vous voulez savoir si on a aimé ? Romain et Nico ont trouvé ça bon sans plus : "C'est comme du poulet mais avec moins à manger". Juana trouve que le cuy est meilleur en Equateur, mais par contre le piment farci et la tripa rellena (espèce de boudin noir) servis avec le cuy sont delicieux! Moi je suis juste contente d'avoir enfin goûté, depuis le temps que j'y pensais ...

Pour un dernier repas commun, on a choisi de tester
la spécialité locale : le cuy !
Le cuy, c'est un peu comme un cochon-d'inde-mouth !
(Références, références ... !)
On remarque en effet les "défenses" du bestiau qui est
ici préparé au four !
Après notre repas de fête, direction San Sebastián, dans les faubourgs de Cuzco, car nous sommes le 20 janvier, le jour de la Saint-Sébastien. Au programme : défilés avec un mélange de traditions andines et de catholiscisme insolite! Ca ressemble en fait à un carnaval de chez nous, tout semble permis pendant une après-midi, à condition d'aller à la messe ... (on distribue même des préservatifs dans le cortège !).

Procession en l'honneur de Saint Sébastien,
patron du quartier pauvre de la ville
Un défilé haut en couleurs qui nous permet de voir
toutes les merveilles des costumes traditionnels locaux
Avec des masques dignes du carnaval ...
... et un petit air de Picaros, n'est-ce-pas les tintinophiles ?
Notre dernier jour à Cuzco fut donc rempli de fêtes, de bouffe et de bonnes boissons (Pisco Sour, le coktail le plus répendu au Pérou, pour les filles !! Les garçons préfèrant une bonne cerveza ... ) mais nous sommes tous les quatre un peu tristes car c'est notre dernier jour tous ensembles. Juana repart pour Cuenca, nous partons pour la Bolivie et Nico reste à Cuzco. Mais je ne sais pas pourquoi, au moment de se dire au revoir, je ne suis pas triste car au fond de moi j'ai l'impression qu'on se reverra ...

Romain (comme d'hab pour l'historique) et Fanny (pour la bouffe et le folklore).

Dis-moi ce que tu écris je te dirai qui tu es...
Lle sosie cusquénien de Romain
vous dit au revoir ! Il est temps de découvrir
la Bolivie et de quitter les Incas de Cuzco !
PS: Vous qui êtes friands d'anecdotes ... En voilà une belle :

A force de toujours faire passer l'autre pour une chêvre, on en devient une ! Petite anecdote à la frontière péruviano-bolivienne ... Plus tôt dans la matinée, en faisant les sacs, Romain propose sagement à Fanny de prendre son passeport, sa carte de vaccination et sa carte d'immigration andine (sorte de carte de contrôle pour la police de l'immigration dans les pays des Andes, une sorte de double-contrôle donc ou, si vous préférez, de visa automatique lors du passage de frontière) dans une poche accessible pour passer la douane. La suite donne ceci :

- Fanny : "J'ai mon passeport et ma carte de vaccination dans ma pochette sur moi, pas de soucis !"
- Romain : "Et ta carte d'immigration andine ?"
- Fanny : "Oh, elle est dans mon gros sac, de toute façon pas besoin ..."
- Romain : "Normalement si. Prends la quand même, on ne sait jamais"
- Fanny : "Ben non, ils l'ont pas demandé lors du passage Equateur - Pérou. C'est bon, dit !"

(3 heures plus tard au poste frontière de Kasani entre le Pérou et la Bolivie)

- Policia national de Perú : "Señorita, tiene que monstrar su pasaporte y su carta de migración andina, por favor ..." (je pense que la traduction n'est pas nécessaire ...)

Et PAN ! Fanny-la-boulette se retrouve bloquée à la frontière ! Ben oui : sa carte de migration andine se trouve dans le sac, qui est dans le car qui attend... de l'autre côté de la frontière ! Quelques négociations, 15 Nuevo Soles et une nouvelle carte de migration andine plus tard, Fanny peut désormais quitter le pays. Heureusement, Romain avait gardé quelques Nuevo Soles péruviens au moment de changer la plupart en Bolivianos. Heureusement également, le bus attendait sagement de l'autre côté ...

Comme quoi, à toujours faire passer l'autre pour un gros boulet qui fait des gaffes, on en commet de plus grosses soi-même ! Et TOC !

Romain ;o)

4 commentaires:

  1. Fa dès que je te lis j'ai faim :) gros bisous à vs deux

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  2. HIHIHI

    Le récit de l'anecdote me fait penser à "La vengeance est un plat qui se mange froid" (cfr. les photos de la coupe de cheveux et de barbe).
    Je dirais même "et bien épicé" !

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  3. Vu leur nombre important, vous gagneriez presque du temps à nous dire quand une ville, un site ou un monument n'est PAS inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO !

    Le cuy n'a pas l'air très ragoûtant présenté comme ça mais après ce que vous avez mangé dans la selva, tout doit passer !


    Fanny, Fanny, Fanny... Ah là là ! :D

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  4. Anecdote publiée avec l'accord de Fanny??? héhé

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