samedi 7 janvier 2012

Brume, drache et condor dans le Canyon de Colca

Les maisons aux couleurs chatoyantes
du coeur colonial d'Arequipa
Avant de vous tracer notre aventure dans le Canyon de Colca, je reviens un peu sur la ville d'Arequipa, car Rominette a tellement vite publié l'article précédent que je n'ai pas eu le temps de vous raconter mes impressions... Arequipa me fait fort penser à Cuenca (rappelez-vous la belle ville coloniale d'Equateur) ; la pluie aidant... ! Mais le plus gros point commun avec Cuenca, c'est la reprise de ma "fièvre acheteuse"!!! Et oui : pas moyen de me contrôler, l'artisanat est trop beau et donc j'ai éte contrainte d'envoyer un nouveau petit paquet (3 kg quand même !) en Belgique ...

Romain ne vous a pas non plus raconter notre Nouvel An. Pour se venger de notre Nouvel An raté de l'année passée à Murcia (tous les restos étaient fermés le jour J et nous avions passé les douze coups de minuit à manger des chips et boire du coca devant la TV dans l'hotel !), nous nous sommes fait plaisir ! Meilleur resto d'Arequipa, avec entrée-plat-vin-café... Tout ça pour 55 euros à deux : la classe! C'était délicieux! Ensuite, petit verre sympa avec quelques personnes de l'hotel, mais pas tard, car le 1 janvier nous partions en trek dans le Canyon de Colca ...

Ce canyon est le second plus grand du monde ! Nous avons débuté notre trek à Cabanaconde, petit bourg situé en bordure du gouffre à 6 heures d'Arequipa (au Nord) et à 3200 m d'altitude ! Le problème est qu'il y pleut en quasi-continu ! Du coup, en partant tôt le matin, ben on n'a d'abord pas vu grand chose de notre descente infernale vers la vallée et le Rio Colca en raison d'une épaisse brume qui rendait même le chemin parfois un peu scherpe !
La brume émanant du fond du canyon rend toute visibilité... quasi-nulle !
Toujours est-il qu'au bout d'une bonne heure de descente, la brume s'est progressivement levée pour laisser apparaître quelques uns des paysages les plus grandioses qu'on ait vu depuis notre départ !

Dans la vallée (à environ 1500 mde dénivelé plus bas), le Rio Colca est en réalité un large torrent formé par les neiges des sommets (au-delà de 5000 m!) avoisinnants. A flanc de vallée, une fois le rio traversé, nous remontons quelques centaines de mètres pour atteindre trois petits villages aux habitants accueillants et fort sympathiques ! Il y fait très humide et la pluie qui s'était arrêtée durant une demi heure a repris de plus belle ! Contrairement à la pente côté sud que nous avons descendue, la pente nord est d'ailleurs très verte et couverte de pierres parfois de couleur grenat ! Un beau mélange de couleurs donc !
Le petit village en adobe de Malata
Romain pose (hem ...) pour la postérité !
La suite de notre ballade nous a emmené ensuite vers ce que les locaux appellent l'oasis de Sangalle. Il s'agit vraiment d'un semblant d'oasis situé sur le versant sud (nous avons donc re-traversé le rio entre temps) dans lequel quelques habitants ont créé des petits bungalows pour touristes (en fait, ce sont des cabanes de jardins en bois !) entourrés de piscines alimentées par l'eau du rio ! A mi-chemin entre la piscine d'hotel 5 étoiles et le therme un peu pourrave, voire attrape-touriste ! Mais bon, avec une pluie qui redoublait d'intensité, on n'avait pas trop le coeur à remonter la pente (4 heures) qui nous séparait encore de notre lieu d'arrivée final. Et puis pouvoir se baigner (sous la pluie) dans un cadre pareil, c'est pas tous les jours qu'on aura l'occasion ! Donc, nous ne nous sommes pas fait priés et avons été piquer une petite tête dans l'eau !

En dehors de cette piscine, il n'y a cependant rien d'autre à faire ! On a donc été dormir vers ... 17h ! Pas plus mal comme cela nous avons pu partir tôt le lendemain matin pour attaquer la terrible remontée (1500 m environ de dénivelé) jusque Cabanaconde... sous le soleil ! Eh oui ! Cela nous aura permis de mesurer toute la mejestuosité des lieux et de ce canyon gigantesque !


Une fois arrivés au sommet, nous avons gagné un point de vue situé au bout du village d'où nous avons pu appercevoir un condor ! Après les toucans de Mindo en Equateur et les lamas et alpagas péruviens, voici un autre animal mythique et exotique qui nous rappellent combien nous sommes loin de notre petite Belgique !
Il est passé au-dessus de nous, mais le temps de prendre l'appareil photo, il était déjà loin !
C'est un condor : plumage noir, colorette blanche (un mâle donc) et tête rouge. Quelle envergure !
Sans doute regagnait-il son nid juste avant que la pluie ne revienne !
... et puisque la pluie est de nouveau là, pas d'autres solutions que de se réfugier sous les couvertures !
Car à Cabanaconde, les températures ne dépassaient pas de beaucoup le zéro ! Et sans chauffage ...

Un coup de gueule cependant pour terminer : le Canyon de Colca est situé à côté d'un parc national, ce qui a poussé une association locale à en revendiquer la "propriété" et la gestion de la région (est-ce légal ??), moyennant bien sûr un prix d'entrée astronomique ! Si vous désirez descendre le canyon, vous devrez payer 70 NS par personne (quasi 20 €, soit la moitié d'un site comme le Macchu Picchu, 2 fois plus que le Monastère d'Arequipa et plus cher que le parc Huascaran, tous trois reconnus patrimoine mondial de l'UNESCO) ! D'autant que le prix a doublé depuis ce 1er janvier (ce n'était "que" 35 NS avant) ... En plus, le contrôle est situé sur le pont enjambamt le rio, donc tout en dessous !! Peu évident de se dire : "Ah ben non, on ne paye pas, on remonte !" ...

Heureusement, on est tombé sur une fille un peu timide et quand même un peu désolée pour nous avec qui nous avons conclu un marché : puisque nous étions le 2 janvier, nous avons prétexté que la hausse de prix ne nous avait pas été signifiée par les agences et offices de tourisme d'Arequipa (chose véridique ! Bien que nous devons reconnaître avoir entendu un bruit en ce sens auprés de routards mieux informés que nous avant de partir). On a donc négocié un billet pour deux ! Chose que la contrôleuse a accepté en nous stipulant bien que nous aurions à nous justifier au contrôle suivant. Seulement, comme il pleuvait comme vache qui pisse, ben de contrôle suivant : on n'en a pas vu la couleur !! D'autant que la moitié des habitants rencontrés étaient encore ivres des festivités de la veille (1er janvier oblige !!) ... Bref, on s'en est sorti pour moitié du prix, mais quand même, payer pour marcher dans la nature, c'est un peu fort ... Cela dit, le trek vaut vraiment la peine de le tenter, tant les paysages sont magnifiques !


Fanny (pour Arequipa) & Romain (pour Colca)

PS : A propos d'agence, si vous y allez, on vous les recommendera fortement ! On vous dira même que c'est dangereux, que patati et patata ! Ben nous, on l'a fait seuls, et on a eu aucun problème ! Les villageois sont très prévenants et viennent à votre rencontre pour vous indiquer le chemin (c'est vrai que parfois, il y a plusieurs croisements un peu complexes). D'ailleurs, les tours par agence au Pérou, on ne vous les conseille pas ! Les quelques fois qu'on en a pris, on a été déçu et systématiquement on se rend compte qu'on peut faire la même chose tout seul !

3 commentaires:

  1. Quelle température faisait-il dans l'oasis de Sangalle (et dans la piscine) ? Parce qu'à vous voir parfois emmitouflés sous les couches et ensuite Romain dans la piscine, ça jure un peu !

    Grandiose le coup d’œil depuis Cabanaconde sur le canyon ensoleillé.

    Et pour ce qui est du condor vous rappelant à quel point vous êtes loin de la Belgique, le ciel gris, lui, vous en rapproche tout de suite plus !

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  2. Mazette, quel trek ! Je suis en admiration devant la splendeur du paysage et devant votre forme physique !

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  3. @ Greg : L'eau de la piscine était plus chaude que la température extérieure ... Par contre, à Cabanaconde au retour, il faisait gelant !

    @ Mam : Ouais, ben la forme physique, elle en a pris un coup à Cusco ! 3400m d'altitude qui ne se font ressentir qu'aprés quelques jours ! Aujourd'hui ça reva mieux ! On prépare le trek, on démarre demain matin tôt pour 5 jours !

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