mardi 7 février 2012

A travers le Sud-Lípez, jusqu'au Salar de Uyuni

Attention ! Pour des raisons de faciliter de publications, nous avons du redimensionner les photos, or il se trouve que certaines ont été très légèrement déformées. Donc : non, nous ne sommes pas plus grands ou moins gros qu'avant !

Après avoir parcouru La Paz dans tous les sens, nous avions besoin de grands espaces ! Et on n'a pas été déçus ! Après plus de 17 heures de bus, nous avons débarqués, notre ami Nico, Fanny et moi-même dans la petite ville de Tupiza, aux portes du désert du Lípez, situé dans le sud-ouest bolivien. C'est là que nous avons contracté un tour en 4x4 (La Torre, avec Henry comme chauffeur et Maria comme cuisinière, hautement recommandables) qui devait nous mener en quatre jours à travers le Sud-Lípez jusqu'au célèbre Salar de Uyuni, grand désert salé de plus de 18.000 km2 !

Nous avons franchi quantités de paysages plus époustoufflants les uns que les autres, rencontré des milliers d'animaux locaux, observé de splendides couchers de soleil, contournés de nombreux et impressionnants volcans enneigés avant de finir en beauté perdus entre les nuages du salar de Uyuni. Une aventure hors du commun, remarquable, qui s'est aussi avérée une belle aventure humaine, grâce aux rencontres réalisées durant le voyage, qu'il s'agisse de Andrea et Luigi, deux Italiens de Trento, ou encore leurs deux compères australiennes de voiture (nous, on s'est tapé deux barbies israéliennes qui avaient leurs cinq potes dans la troisième voiture, inutile de dire que les échanges ont été laconiques, passons ...).
Le soir du quatrième jour, à Uyuni, en compagnie de nos
nouveaux compagnons de route italiens et australiennes
Mais plutôt que de vous servir une nouvelle fois une tartine historico-géologico-anecdotique, nous allons tenter de vous en faire profiter un max en vous montrant quelques uns des plus beaux clichés pris durant cette formidable aventure qui, il est vrai, n'aura eu comme unique point négatif que de faire beaucoup de voiture ! Près de 1300 kilomètres en quatre jours ! Alors, accrochez votre ceinture, lamcez la musique du film Into The Wild dans le lecteur cd, et éclatez-vous :

Premier jour : De Tupiza à Quetena Pequeño

Des paysages somptueux sous un ciel qui ne l'est pas moins !
Effet naturel bizarre capté après bien des réglages !
Aux Néo-louvanistes : cela ne vous rappelle-t-il pas l'étrange
halo qui entourait la lune un soir de barbecue au lac ??
Note à Greg : ça c'est donc bien des llamas !
Quant à ces vicuñas (vigognes), elles sont une espèce protégée
Autre animal déroutant : ce lapin à queue de castor ("Vizcacha")
Dans le 4x4, Nico admire le paysage tandis que Fanny cède à la
gourmandise et aux sucettes de Maria, notre "Mama" pour les 4 jours !
Avec un magnifique coucher de soleil digne de l'Arabie
pour cloturer ce premier jour ...
Deuxième jour : De Quetema Pequeño à la Laguna Colorada

En pleine forme pour cette seconde journée !
Seconde journée placée notamment sous le signe des lagunes et de
leurs habitants : les flamands roses (et blancs !) ...
On appelle cet endroit le "Désert de Dalí", car les pierres et le décor
rappellent les peintures de l'Espagnol.
4 jours sans se laver (basiques, les accomodations sur la route),
ou presque ... Petite piscine thermale (près de 40 degrés) à plus de
4.000 mètres d'altitude !


La Laguna Colorada, appelée ainsi en raison de sa couleur orange,
que l'on peut mieux voir quand il fait plein soleil (car oui, on a eu
un peu de pluie aussi ...). On remarque à mouveau des centaines de
flamands roses qui campent sur la lagune
Romain et Fanny tentant d'imiter les flamands roses ...
Blague pour (pas tous) les Belges : "un bon flamand (rose) est un flamand mort !"
(petite dédicasse à Laurence Bibot !)
Une seconde journée qui se termine dans le froid, sous la pluie, à plus
de 4.200 mètres d'altitude. Demain, direction Uyuni !
 Troisième jour : De la Laguna Colorada à Colchani

On commence la journée comme on avait terminé la précédente :
encore une lagune et toujours un ciel somptueux !

"Arbol de Piedra", l'une des curiosités géologique
de ce désert
Dans la Valle de las Rocas, Fanny se ballade devant ce qui ressemble à
un grand chien !
Pendant ce temps, Romain remet les choses à leur place en dotant
le "Condor sans tête" de la sienne ...
Luigi et Andrea en extase devant l'étendue de la
Valle de las Rocas
Autre image-phare du voyage ...
Trop de voiture selon Fanny !
A mesure que l'on se rapproche d'Uyuni et du salar, tout devient plus plat ...
et plus humide !!
Troisième soir, à Colchani, village situé entre Uyuni (à 20 km) et le salar (à 5 km),
dans un hotel fait entièrement (à peu de choses près) de ... sel, évidemment !
Quatrième jour : Le Salar de Uyuni

Apothéose de ce voyage, le Salar de Uyuni, grand désert de sel célèbre s'il en est, permet à ces visiteurs de jouer avec la perspective, tant le paysage, plat, blanc, réfléchissant nuages et soleil, s'étend à perte de vue. On a toutefois eu peur ! Car arrivés au milieu du salar un peu avant 6h, on aura du attendre 8h30 pour voir les nuages gros se lever et laisser place à un spectacle grandiose ! Voici quelques petits clichés de nos délires photographiques !

Double-portrait en passant ...
La bouffe était vraiment bonne !
Fanny, Andrea, Romain et Luigi pour un remake du célèbre album
des Beatles, Abbey Road !
Le Salar, entre ciel et terre
On s'y ballade à perte de vue ...
Andrea a trouvé un trou ! Il paraît qu'il y a 6 mètres de profondeur !
Luigi semble dubitatif devant les clowneries de son cousin ...
Reste à savoir lequel des deux est le plus clown !
Et une dernière pour la "route", en nous rappelant que le salar est donc bel
et bien un désert de sel et que celui-ci occupe une place importante dans la
vie économique de la région, puisqu'on le récolte à même le "lac" ...


Cela dit, Uyuni est connu pour son désert de sel, mais on y trouve aussi, entre les milliards d'immondices (une vraie décharge à l'entrée du salar !!! Affolant !), un cimetière de vieux trains (qui sont, finalement, d'autres immondices) ...


Enfin, pour terminer, deux "bonus tracks" ! Nous vous proposons ainsi deux vidéos (cliquez sur les liens pour accéder aux vidéos sur YouTube). La première donne un aperçu du road-trip à travers le désert du Sud-Lípez, le second des petits délires, vidéos cette fois, que l'on peut faire au salar !

Il y a encore beaucoup de choses qu'on aurait aimé vous montrer, mais ce sera pour notre retour ! A condition que la vague de froid se calme sur l'Europe et que l'aéroport de Madrid réouvre !!

Bon amusement !

Romain
De gauche à droite : Nico-le-Français, Fanny, Andrea-l'Italien,
Maria, Luigi-l'autre-Italien, Romain, Henry (le chauffeur et réalisateur
cinéma pour l'occasion ! L'idée de la vidéo, c'est de lui !)

lundi 30 janvier 2012

La Paz au coeur de l'Evo-lution

Vous n'êtes peut-être pas sans savoir que la Bolivie est aujourd'hui dirigé par le premier président d'origine indigène d'Amérique du Sud : Evo Morales. Ce qui est considéré comme une grande avancée sociale par les Boliviens se concrétise, entre autre, par le développement des régions les plus éloignées de la capitale, La Paz (on en reparle plus bas).

Le palais présidentiel, sur la Plaza Murillo, au coeur de La Paz
Mais à La Paz aussi on s'est mis à la mode de l'"Evo-lution" comme on dit ici. Ainsi, La Paz grouille de Boliviens en costume traditionnel quasi aussi nombreux que ceux ayant choisi le t-shirt et le jean. Cela a également un prix : la capitale grouille également de mandiants, quasi toujours des femmes sans-âge issue des populations indigènes, chose qui reste émouvante malgé le harcèlement dont on fait parfois l'objet (on ne peut malheureusement pas donner à tou(te)s !).

L'église San Francisco, point de départ du quartier
"touristique" et "artisanial" habituellement truffé
de personnes vivant de la mandicité
Dans le quartier artisanal, on peut acheter des foetus de lama
et les offrir à la Pachamama !
Cette dualité entre la Bolivie traditionnelle et la Bolivie moderne illustre assez bien les rues de celle qui fut fondée sous le nom de Nuestra Señora de La Paz. Comme toute grande ville (et capitale sud-américaine notamment), La Paz compte de nombreux quartiers, parfois très différents les uns des autres. Mais une constante reste : il y fait bon-vivre. Il est en effet rare pour les apprentis-voyageurs que nous sommes de flâner dans les rues une fois la nuit tombée. Et bien ici, c'est possible ! Certes, nous évitons pour cela El Alto, le faubourg populaire de la capitale où les voyageurs sont accueillis par une statue du Che (devenu très populaire depuis l'avènement Morales) et des mannequins pendus aux réverbères affichant une pancarte du type "voici ce que l'on fait ici aux voleurs" ! Pourtant, les vols y restent légions... et les lynchages occasionnels !!!
La statue du Che souhaite la bienvenue aux visiteurs d'El Alto
Vue plongeante de La Paz depuis le quartier populaire d'El Alto,
avec en arrière-plan le Wayna Potosi, point culminant de Bolivie
 La Paz se situe en réalité dans une sorte de cuvette. On distingue donc El Alto (au-dessus) et le centre où l'on peut notamment découvrir quelques relicats des présences espagnole et américaine d'autrefois. Le centre historique et colonial de La Paz présente ainsi quelques splendides demeures qui nous rappellent celles de Quito, Cuenca ou Cusco. Mais avec la particularité que ces bâtiments ne se trouvent pas exclusivement dans le centre colonial. On retrouve ainsi des témoignages de la période espagnole jusque dans les quartiers modernes, à Sopocachi notamment.



Autre témoignage amusant : les vieux bus Dodge, Chevrolet ou Ford, modèles américains datant souvent des années soixante ! Cela donne un charme certains à certaines lignes de transport en commun, mais qu'est-ce que ça pollue !

Un vieux bus Ford qui doit faire palir d'envie certains de nos lecteurs !
C'est donc dans cette capitale assez singulière et reposante que nous avons choisi de poser Fanny et moi nos sacs pour une petite semaine de repos et de ... vrais cafés ! "Ca fait trop du bien", dit Fanny !. L'occasion aussi de croiser et rencontrer du monde ! Qu'elle n'a pas été notre surprise de croiser par hasard notre ami Nico (voire articles sur Choquequirao et Machupicchu) arrivant à onze heures du soir en droite ligne de Copacabana !
Mmmmh le bon café de chez Pepe's Cafe bar !
C'était aussi et surtout l'occasion de croiser Thom et Nath, le premier parti le 6 novembre également (jour de notre départ) dans le cadre d'un contrat CTB pour un bled paumé à l'orée de l'Amazonie bolivienne, la seconde ayant suivi son homme et arrivée il y a trois semaines en train de se dépétrer dans les papiers administratifs ! Et là, quelle surprise !

Cadeau pour les Gaumais : le Thom avec sa graaaande barbe !
Le Thom arbore une barbe hirsute plutôt fournie "pour être pris au sérieux", argue-t-il ! Toujours est-il que du coup la touffe de Romain parait bien dérisoire à côté ! Thom nous raconte son boulot qui consiste grosso modo à encadrer un projet de reforestation et qui visiblement lui tient à coeur, tandis que Nath nous explique toutes les tracasseries et les paperasseries que nécessitent la demande d'un visa autre que touristique !

Thom et Nath entourrent Fanny
Via Thom et Nath, nous rencontrons également trois autres Belges, des expatriés (toujours dans le cadre -parfois élargi- de la CTB), avec qui nous passons la soirée du samedi. Le dimanche nous conduit notamment sur le marché d'El Alto et sur la Plaza San Pedro où nous croisons Dave, Américain du Queens à la recherche d'une solution pour rentrer chez lui après avoir passé 14 ans dans la prison nationale pour détention de cocaïne (c'est malin !). Un personnage haut en couleur ! Et au rayon "rencontres", nous sympathisons également avec plusieurs autres voyageurs descendus dans la même auberge, dont notamment deux Français, tous les deux prénommés Nico, avec qui on se marre bien deux soirs à échanger les expériences de voyage ou les répliques de séries ou films cultes (Kaamelott en tête !)

Un week-end paceño sous le signe des rencontres et des retrouvailles, donc, mais aussi des averses quotidiennes : ben oui, on est en saison des pluies ! Du coup, on sait pas si c'est ça et/ou l'altitude (La Paz est la plus haute capitale du monde à 3.650 m.), mais depuis une semaine les grands yeux écarquillés et curieux ont laissé place aux cernes et aux nez encombrés ! Fallait que ça arrive : premier rhume du voyage ! Et il n'y a pas que Titi, habituellement plus fragile, qui a succombé aux incessants changements de températures et de climats ... La fatigue est également bien présente ! Les siestes sont nombreuses et le manque de pep's certain.

Et ce n'est pas la visite du site de Tiwanaku qui nous aura revigoré ! Ce site annoncé comme l'un des plus incroyables du continent nous a laissé sur notre faim. D'abord parce que le prix d'entrée y est plutôt décourageant (l'équivalent de 8 € par personne, alors que de nombreuses salles du musée sont fermées), ensuite parce que la pluie s'est invitée sur le site juste pendant qu'on y était, enfin parce que cette visite sans guide (plus d'argent aprés avoir payé les entrées !) est assez fade vu le manque complet d'explications affichées ! C'est, paraît-il aussi, là qu'Hergé a puisé son inspiration pour Tintin et le Le Temple du Soleil ... A vous de juger avec, à gauche, la Puerta del sol et à droite le Bennett !


Heureusement, d'autres visites étaient plus intéressantes, dont notamment le petit musée vieillot dédié à la coca (la plante), fort complet, ou encore ceux des instruments de musique boliviens et notamment le charango (où on peut toucher à pleins d'instruments) ou des costumes (notamment sur la chulla, tenue traditionnelle que portent les femmes et qui avaient été imposée autrefois durant la période espagnole).
Cette photo n'a pas été prise au musée des costumes traditionnels mais
bien au musée des instruments de musique et nous présente les "Beatles
boliviens" (cfr la couverture du Sgt. Pepper !) !
Au musée des instruments de musique, il y a tout ce qui se fait comme
modèle de guitare et de charango, petite guitare comme celles que l'on
voit dans la vitrine à droite ...
Quoiqu'il en soit, le voyage est encore long ! Ce qui nous réjouit ! Demain, nous quittons La Paz, mais pas l'Altiplano puisque nous descendons au Sud vers Tupiza, d'où nous devrions organiser un petit tour à travers le Sud-Lípez et le Salar de Uyuni, deux des plus bluffants paysages de Bolivie. Nous remontrons ensuite paisiblement la route qui nous reconduira à La Paz et sur laquelle nous retrouverons Thom et Nath !

A bientôt pour de nouvelles et incroyables aventures !

Fanny & Romain


PS : Durant notre séjour à La Paz nous avons eu enfin la confirmation de ce que nous pensions depuis des mois ... Jeff avait vu juste : Jean-Yves est bel et bien espion au service de l'Etat belge : on l'a surpris en train de nous espionner en faisant semblant de passer un coup de fil en rue ... On t'a reconnu, Jean-Yves !!
Le frère jumeau bolivien de Jean-Yves ...